jeudi 31 mai 2007

La carte

L'Ouest Américain!
16 au 30 mai 2005


Notre voyage a débuté à San Francisco, puis après avoir longé la coté vers le Sud nous avons bifurqué vers l'Est pour rejoindre Las Vegas en passant pas la vallée de la mort. On a ensuite traversé de nombreux parcs nationaux jusque Mesa Verde avant de rejoindre Salt Lake City pour clore le séjour.

Lundi 16 mai 2005

Etats-Unis nous voilà ! A nous les grands espaces de l’Ouest Américain, San Francisco, Las Vegas, la route 66, le Grand Canyon et les autres grands parcs nationaux, et tout ce qui fait rêver. Un programme chargé mais incroyablement alléchant.

Notre vol nous emmène directement de Paris à San Francisco, ville mythique sur la côte Pacifique considérée à juste titre comme l’une des plus belles des Etats-Unis. Nicolas, l’ami d’Arnaud chercheur dans la Silicon Valley nous attend à l’aéroport, c’est lui qui nous servira de guide les premiers jours, ce qui est bien pratique pour prendre au mieux ses marques avec le pays et ses mœurs. On est directement parti dans le centre ville, et l’entrée dans San Francisco fût vraiment très impressionnante, non pas par son coté grosse ville Américaine, mais pour ses rues ultra pentues à des pourcentages qui surclassent largement les pires routes des Alpes. En effet, la ville est construite sur plusieurs collines qui donnent sur une baie magnifique et du haut de certaines rues on aurait presque le vertige, alors en voiture on a intérêt à avoir de bons freins. Une des routes les plus incroyables reste Lombart Street, cette célèbre rue en lacets à 25% d’inclinaison. Bonjour les démarrages en côte ! C’est là qu’on apprécie leurs grosses voitures à boîte de vitesse automatique. Nos premières impressions sur la ville sont excellentes, la vie y est paisible et agréable, loin de l’animation constante qu’on avait pu rencontrer à New York. C’est d’ailleurs ici que sont venus s’installer les minorités et originaux, ville hypie par excellence et ça se sent. On a rapidement parqué la voiture pour s’imprégner de l’ambiance en se baladant à pieds, et pour cela rien de tel que le Pier 39, ponton hyper animé sur la baie totalement consacré au divertissement, c’est le Fisherman’s Wharf. Belle ambiance typiquement Américaine, avec en toile de fond Alcatraz et le Golden Gate, et aussi l’occasion de prendre notre premier hot dog devant les dizaines d’énormes lions de mer sauvages affalés sur des pontons venus se reposer et prendre le soleil entre deux séances de pêche dans la baie. On pourrait les observer des heures, c’est tellement curieux, mais on poursuit la visite en allant sur les hauteurs de la ville en grimpant sur la colline du Telegraph Hill où se trouve la Coït Tower. Arrive un moment attendu, la traversée de l’incroyable Golden Gate, peint tout en rouge à l’entrée de la baie de San Francisco, sans doute le plus impressionnant pont qu’il m’ait été donné d’emprunter, 250 mètres de haut, 2,7 kilomètres de long, et 887 000 tonnes peintes en rouge. Dans ce panorama là l’effet est encore accentué. La vue sur San Francisco des collines de l’autre rive est fabuleuse, d’autant qu’on est épargné car il n’y a pas la brume caractéristique. On reprend le pont en sens inverse, toujours avec le même plaisir, pour quitter la ville et aller chez Nicolas en banlieue à Menlopark, non sans passer par le quartier chinois de Chinatown (c’est ici que se trouve la plus grosse communauté chinoise des USA, la plus grosse ville chinoise en dehors de Chine…) et par le quartier des affaires du Financial District où l’on se sent écrasé dans une forêt de buildings plus modernes et plus grands les uns que les autres. Avant d’aller dîner, Nicolas nous fait visiter la prestigieuse université de Stanford et son campus ultra classe, les études sont à un prix exorbitant, mais étudier ici dans ces conditions ne doit pas être désagréable c’est le luxe. On prend un vrai premier repas américain dans un resto à Palo Alto, la ville étudiante d’à coté, avec méga burger et gâteau monstrueux dont une seule part nous a calés à 3. Petite surprise en fin de soirée, Nicolas nous emmène avec lui à son labo où il est chercheur sur l’accélération des particules. C’est curieux, la sécurité passée, il nous faut porter des badges qui calculent notre radioactivité avant et après notre passage dans le labo. On est en pleine Silicon Valley, les computers indiquent des courbes et des chiffres incompréhensibles, pas simple de créer de l’antimatière. Il est déjà l’heure d’aller dormir, d’autant qu’avec le décalage horaire il est déjà le petit matin pour nos organismes encore réglés à l’heure européenne. L’appartement de Nicolas confirme qu’aux Etats-Unis, tout est immense, de la taille des pièces aux lits king size, en passant par les voitures ou la nourriture.

Dimanche 17 mai 2005

Après une bonne nuit de sommeil, nous voilà déjà réglés à l’heure locale. On va prendre le petit déjeuner à Palo Alto où on découvre les énormes gaufres ou pancakes au sirop d’érable… On est là depuis moins de 24h, mais déjà on sait que ce n’est pas dans ce voyage qu’on va maigrir, c’est mal parti en tout cas. La nourriture est vraiment excellente, de très bonne qualité mais à chaque fois servie en quantité colossale. Pas étonnant de croiser autant d’obèses. On consacre donc la matinée à faire une petite promenade digestive, mais pas n’importe où, on va à Muir Wood de l’autre coté du Golden Gate. Muir Wood c’est une magnifique et phénoménale forêt de Séquoias géants de plus de soixante-dix mètres de haut, on se sent rapetisser quand on compare à nos forêts européennes. On en aurait presque le vertige, le bois de Saint-pierre à Auchel me paraît ridicule depuis cette balade. La nature est quand même jolie… Après ce bain de verdure et avant de retourner manger à San Francisco, on va à Sansalito, jolie petite ville de l’autre coté de la baie. Le repas a encore une fois été gargantuesque, dans un diner (terme anglais pour ce genre de resto typiquement américain avec menu à base d’hamburgers et juke-box en fond sonore) avec des Cadillacs qui sortent du mur, comme dans les films… C’est excellent, et le coca à volonté aide à mieux faire passer le burger de 15cm de haut. On a passé l’après-midi à visiter la ville et ses différents quartiers à pieds, en voiture ou en Cable Car, sorte de tramway vieillot unique au monde tiré par un câble enterré qu’on serre pour se faire tracter dans les côtes monumentales. On a flâné dans Chinatown au son des flûtes traditionnelles chinoises jouées par des musiciens de rue, ou dans Japan Town, North Beach, Lafayette et Alano Square, Haight Asburgh ou au City hall. On passe vraiment d’un quartier paisible avec des maisons victoriennes au quartier des affaires avec ses hauts building en cinq minutes, en traversant des quartiers chinois et ses pagodes. On a terminé par les célèbres collines de Twin Peaks qui surplombent la ville, belle vue d’ensemble sur la ville qu’on a complètement sillonnée dans la journée. Dîner à Palo Alto et dodo.

Lundi 18 mai 2005

On est lundi, Nicolas doit retourner tenter de trouver ce qu’il cherche en faisant se percuter des particules, du coup fini de se faire conduire. On récupère la voiture de location, et comme on pouvait s’y attendre on a une bonne surprise concernant le véhicule, c’est une superbe Pontiac rouge assez puissante avec boîte de vitesse automatique qui offre un confort de conduite excellent. Malgré tout on s’est très vite rendu compte qu’on était parmi les plus petites voitures et que les gros 4x4 et Pick Up étaient majoritaires. Au programme, on s’était réservé la matinée pour la visite de la célèbre prison d’AlCatraz sur son piton rocheux à quelques centaines de mètres des côtes. Avant de prendre le ferry, on traverse le quartier latino et ses peintures murales, l’occasion de bien prendre en main le véhicule et de tester par nous même l’efficacité des voitures et la courtoisie très agréable des locaux, comme ces grands carrefours avec quatre stops où on passe par ordre d’arrivée, inconcevable en France. La traversée de la baie vers AlCatraz en bateau est très chouette, avec une magnifique vue à trois cent soixante degrés. On aperçoit même quelques lions de mer venus piquer une petite tête avant de retourner bronzer sur les pontons de la ville. La visite de la prison, qui n’est plus en activité, est très bien foutue. On peut critiquer les Américains mais question organisation et aménagement ils sont champions. On imagine très bien la vie carcérale difficile sur cette île, pour Al Capone et ses amis ça ne devait pas être la fête tous les jours. On profite une dernière fois de la carte postale qu’offrent le Golden Gate, San Francisco, la baie, AlCatraz… car après un dernier repas au Pier 39 il est temps de quitter la ville pour longer la côte Ouest vers le sud jusque Monterrey. De là on emprunte la route panoramique « 17 miles drive » au milieu de forêts de pins et de villas somptueuses, et on se régale sur les nombreux points de vue exceptionnels sur l’océan et sa cote déchirée. Après quelques deux cents miles, on s’arrête dans notre premier motel caractéristique en U avec les chambres qui donnent sur l’extérieur et la voiture garée devant la porte, comme dans un film. On dîne sur le Fisherman’s Wharf de Monterrey, bien sympa même si moins animé que celui de San Francisco.

Mardi 19 mai 2005

Départ de Monterrey vers Carmel, ville de millionnaires qui eu Clint Eastwood comme maire, et beaucoup de villas pas moches du tout. On se rend sur la plage pour tâter la température du Pacifique et regarder les surfers qui rentrent dans les gros tubes de l’Océan, la Californie est réputée pour ça aussi. On poursuit notre descente vers le Sud avec des pauses régulières aux plages de Big Sur, Pfeiffer Beach ou Jubin Beach, soit autant de très beaux paysages. En longeant la côte, on a mis du temps à réaliser que ces gros sacs qu’on voyait au loin sur certaines plages étaient en fait d’impressionnants éléphants de mer venus par milliers s’échouer sur la côte pour changer de peau. Ce phénomène extraordinaire, totalement imprévu même pas cité dans les guides, nous a offert un spectacle grandiose et on ne peut pas rester indifférent. Cela n’arrive qu’une fois par an, pendant quinze jours, le reste du temps ces grosses bêtes vivent au large. On aurait pu rester là des heures à regarder vivre cette colonie de plusieurs centaines de gros tas de muscles prenant le soleil, se grattant la peau avec leurs petits doigts au bout des nageoires, se jetant du sable sur le dos ou donnant des coups de dents à leurs congénères qui tentaient de trouver une place sur la plage après une petite partie de pêche. Les quelques voitures stoppées par ce spectacle ont attiré les écureuils présents en nombre à la recherche d’un petit morceau de gâteau, mais ici ils ne sont pas aussi populaires que les gentils Tic et Tac, et sont considérés comme des rats, il est vrai à l’esthétique plus sophistiqué. Il faut partir reprendre la route, on passe à proximité de Heart Castle, grosse demeure très excentrique pas si vieille que ça d’un pays à l’histoire très récente qui a tout à envier à nos châteaux européens, puis lunch à Cambria. On s’éloigne de la côte quand il est déjà tard, on fait donc une étape pour dormir à Ridgeness, ville sans charme au milieu de milliers de puits de forages et d’éoliennes. Une ville de routiers typique pas du tout touristique, on semble même surpris de nous voir là. On décide d’être inconscient et de manger à un « Jack In The Box », chaîne de restaurants fast-food équivalent à un sous Mac Donald bien dégueu. Ambiance glauque, c’est pas nickel, et l’Ice Tea ressemble plus à une infusion tiède de mauvaise qualité qu’à un vrai thé glacé. On avait dit avec Arnaud qu'on essaierait, c'est fait, on est donc tranquille avec Jack. La petite bière du soir au bowling du coin a été beaucoup plus agréable et l'ambiance nettement plus pittoresque. Les joueurs autour des 90 pistes alignées venaient vraiment de l'Amérique bien profonde...

Mercredi 20 mai 2005

Au réveil, on s’enfonce vraiment dans les terres plein est direction Las Vegas. Sur la route, il nous faut traverser la vallée de la mort, bouh ça fait peur. La Death Valley National Parc est le plus grand parc national des USA, et aussi l’un des plus beaux. Il s’agit d’une énorme cuvette située à 86 mètres sous le niveau de la mer, et par conséquent c’est la zone la plus basse de tout le continent américain, mais aussi la plus chaude. Mieux vaut ne pas tomber en panne d’auto, et bienvenue à la Clim. Son climat est comparable à celui du Soudan, 40 degrés à l’ombre en moyenne, et ça tombe bien il n’y a pas d’ombre ! Un enfer alors ? Oui si on y vit, non si on ne fait que traverser, car ces conditions extrêmes ont permis de créer des paysages variés, fascinants et uniques au monde. Après s’être enregistrés aux Rangers, on fait une première halte sur des dunes de sable sahariennes qu’on ne s’attend vraiment pas à retrouver là et dont la formation est due à un phénomène géologique très local. C’est là qu’on se rend compte qu’il est très facile de se perdre dans ces étendus, notre sens de l’orientation nous a ramené à plus d’un kilomètre de la voiture et de la bouteille d’eau. On a pic-niqué dans une petite oasis à Furnace creek avant de repartir l’après-midi se balader dans des mines abandonnées (pas étonnant vu les conditions de vie…), dans le Golden Canyon (faille dans la montagne), à Bad Water nommée ainsi car l’eau du lac est ultra salée et imbuvable, ou encore Devil’s Course et l’Ecological Trail pour voir le peu de faune locale capable de supporter ces conditions. Les immenses étendues salées sur lesquelles on peut s’aventurer sont exceptionnelles, on y crame, on y a soif, mais c’est tellement beau qu’on oublie que le soleil est réfléchi au maximum, mais le soir il nous rappelle à son bon souvenir. On quitte la vallée de la mort vivants, et on poursuit notre route vers la capitale mondiale des jeux et de la démesure. Mythique LAS VEGAS ! Cette ville d’1,6 million d’habitants est sortie de nulle part, en plein désert du Nevada, et sa croissance est énorme, les bordures de la ville sont en construction et une nouvelle école s’ouvre par semaine. On arrive rapidement sur le Strip, ou Las Vegas Boulevard, où sont construits les énormes casinos mondialement connus. On fait le tour du monde en quelques kilomètres, de New York à Paris, en passant par l’Egypte, Bagdad ou Venise. On est arrivé en pleine journée, sans doute moins impressionnant que la nuit où les néons se mettent à scintiller , mais c’est déjà incroyable, ça promet pour quand il fera noir. On va déposer la voiture à notre premier hôtel, le Luxor, véritable reconstitution à l’échelle de la pyramide de Gizeh, avec le sphinx (sans le nez cassé) qui sert d’entrée où l’on dépose les voitures au vallet qui va la garer pour nous. Passer la nuit ici est un choix judicieux, non seulement parce que c’est un palace de grand luxe, mais surtout parce que c’est une merveille architecturale renversante, je ne pouvais pas imaginer qu’un tel bâtiment pouvait exister avant de l’avoir vu de mes propres yeux. Le cœur de la pyramide est un temple du jeu, casino immense construit dans une ville égyptienne avec statues géantes, obélisques, palmiers, plans d’eau,… mais ce qui impressionne vraiment c’est l’atrium, tout le centre de l’hôtel est creux, c’est à dire que du bas du casino on voit la pointe de la pyramide à une hauteur démentielle, et sur les arêtes on aperçoit les quelques 4000 portes de chambres auxquelles on accède par l’inclinator, ascenseurs qui suivent les pentes obliques à 39° du bâtiment. De notre porte de chambre, on avait une vue imprenable sur le casino et la ville reconstituée à plus de 100 mètres en contre bas, très impressionnant… mieux vaut ne pas avoir le vertige. Et la chambre ? c’est du cinq étoiles, deux lits King size, un décor Egyptien, une salle de bain extra, et la fenêtre oblique donnait sur la pente de la pyramide, au dessus du sphinx et devant l’obélisque. Avant de profiter de ce confort, on remet les bonnes chaussures et c’est parti pour marcher vers les autres casinos, où la vision de nuit est à la hauteur de sa réputation, ça brille de partout, de toutes les couleurs, et chaque bâtiment s’apprécie à sa juste valeur. Et en plus il fait une température plus supportable, c’est un climat désertique ici la journée. Comment visiter puis décrire Las Vegas ? Pour visiter, on a fait ça principalement à pied, ça fait de très grosses journées avec beaucoup, beaucoup de marche. Parfois on prend la voiture, tous les parkings sont gratuits. Les distances sont énormes et on veut passer partout. Chaque casino, hôtel, galerie fait plusieurs kilomètres et on veut tout voir ! Pour décrire c’est encore plus difficile car tout mérite quelques mots, tout est incroyable, tout est démesuré, tout est à raconter malgré que ce soit souvent indescriptible ! En gros on a passé deux nuits dans la ville, et deux journées pleines à visiter, c’est tout juste suffisant malgré un rythme soutenu. Je vais tenter de décrire tout ce que l’on a pu voir ou faire, pas forcément dans l’ordre …

Jeudi 21 mai 2005



En route pour la découverte de LAS VEGAS. On commence par le STRIP, nom donné au Las Vegas Boulevard où se trouvent la plupart des casinos extravagants et démesurés. Strip signifie en anglais « mettre à nu », ce qui veut dire que sur cette rue ont peut perdre sa chemise à tout moment !

Outre le LUXOR décrit précédemment, on trouve aussi THE MIRAGE, qui a pour thème la forêt vierge et tropicale très dense, avec cascades, grottes… Le clou du spectacle ce sont les éruptions volcaniques le soir avec fumée et flammes sortant du cratère. Dans la galerie, on peut voir les majestueux tigres blancs (quand ils ne sont pas en répétition) des magiciens Siegfried & Roy Quelle classe ces animaux !

Le suivant est l’un des plus connus, le CAESAR PALACE et sa superbe façade antique avec colonnes et statues romaines. La galerie commerciale est très chouette, on se croirait dans la Rome antique, en un peu plus classe avec des magasins impressionnants comme le simple Toys’R Us où il faut passer sous un véritable cheval de Troie en bois massif de plus de 20 mètres de haut. Les fontaines intérieures sont à juste titre réputées, par contre le spectacle autour de ces fontaines est moins réussi que le reste, mais on est forcément difficile quand le reste est parfait.

Le BELLAGIO ensuite, très élégant comme un palais italien, en marbre avec mosaïques et tableaux de maître aux murs, un peu moins extravagant mais plus classe que d’autres casinos. C’est celui qui se fait braquer dans Ocean‘s Eleven par Brad Pitt et George Clooney. Le plus impressionnant dans ce casino c’est son étang représentant un mini-lac de Come devant la façade, avec ses spectacles de jets d’eau, ce qui se fait de mieux au monde dans ce domaine, très beau. C’est incroyable de voir ce qu’ils ont été capables de faire simplement avec de l’eau.
Le spectacle sons et lumières du Bellagio rend encore mieux car juste en face on trouve le PARIS LAS VEGAS. La tour Eiffel à l’échelle 2/3 (!) est le point fort du décor, mais on retrouve aussi l’Arc de Triomphe, l’hôtel de ville et d’autres monuments de la capitale française. Les pieds de la Tour Eiffel sont directement dans le casino, et les gardes portent les uniformes de la police française avec képi et chemise bleue. La galerie commerciale propose des boulangeries, des restos régionaux, tout ça sur les rues pavées de Montmartre avec faux ciel ultra réaliste. Y’a quelques clichés, mais dans l’ensemble c’est une belle réussite !

L’ALADIN, ou comment se retrouver dans les mille et une nuits avec un Badgad aux milliers de minarets, dômes, coupoles sous un beau ciel bleu artificiel. C’est là qu’on voit que les américains se sont rendus compte que le ciel arabe était plus bleu que le ciel parisien. On peut également aller aux souks dans le bazar. A chaque fois on est obligé de reconnaître leur incroyable sens du détail.

Le CIRCUS CIRCUS, un casino historique de la ville, l’un des premiers hôtels démentiels construits. Sur le thème du cirque vous l’aurez compris, un tramway nous amène du parking au grand chapiteau où l’on assiste à des spectacles gratuits, et ce n’est pas rien ces spectacles. Autant les contorsionnistes que les transformistes, ils sont tous très très forts.

Le NEW YORK NEW YORK, superbe ! en gros on prend les plus belles tours de New York, on les ressert et ça fait la façade de l’hôtel, c’est Manathan en miniature. On ajoute en déco la statue de la liberté, et on transforme le trottoir en pont de Brooklin au dessus d’une rivière artificielle et on s’y croirait . L’intérieur, une belle déco rappelant les différents quartiers de cette fabuleuse ville. Nous sommes presque allés pour la seconde fois à New York. On a glissé quelques pièces dans les machines à sous sans succès …

L’EXCALIBUR et son château médiéval multicolore avec pour thème le roi Arthur. On ne pouvait pas venir dans cette ville sans s’installer à une table de jeu. On a donc joué au black jack dans ce casino avec des « petits » jetons de 5 dollars. On a bien observé pour bien comprendre les règles exactes, pour voir comment jouer et les mimiques à faire au croupier, et pour savoir comment gagner, mais ça, ça ne s’apprend pas. On s’est lancé, chacun avec nos 3 jetons misérables et surtout misérables dans notre façon de jouer. Et ben j’en ai gagné 8 ! J’ai couvert nos pertes des machines à sous, les pertes d’Arnaud au black jack et j’ai même sacrifié 5 dollars pour garder un jeton en souvenir ! Un bon moment.

THE TREASURE ISLAND, avec comme thème les pirates et les îles des caraïbes vaut surtout pour son incroyable spectacle gratuit qui met en scène une bataille navale entre deux magnifiques bateaux pirates, et le perdant coule complètement… impensable !

Quelques autres casinos, comme le MGM et sa galerie des lions, ou le très chic MONTE CARLO, et les quelques kilomètres du STRIP sont terminés.

Je gardais en réserve le projet le plus fou de Las Vegas : THE VENETIAN ! Nous avons passé notre seconde nuit dans ce somptueux hôtel casino. Il s’agit ni plus ni moins de la reconstitution de Venise avec la place St Marc, plus de 600 mètres de canaux parcourus par des gondoles, le pont des soupirs ou le palais des doges, et incroyable, le tout en intérieur avec un faux ciel à la lumière naturelle parfaite, très perturbant. ! On se croirait en pleine journée même la nuit. C’est tout simplement le plus grand hôtel du monde, 4000 suites de plus de 100 mètres carrés, 10 000 employés, et notre chambre était incroyable avec salle de bain en marbre, salon, 2 TV géantes, lit méga king size et même un gros peignoir de bain pour se la péter un peu ! Comment se payer ce luxe ? Les prix sont en fait fixés par rapport à la demande et peuvent varier du simple au quintuple selon le jour. On a choisi des jours au tarif tout simple, c’est déjà pas mal malgré tout mais pas cher du tout pour ce standing. La galerie commerciale sur les bords des canaux est magnifique et on peut voir plein de spectacles italiens sous le « soleil » de la place St Marc ou écouter les gondoliers chanter l’opéra. Le casino est un peu chicos pour nous, pas de jeton en dessous de 20 dollars au black jack, on ferait vite exploser notre budget !

Vendredi 22 mai 2007

Après les nuits, les repas. Où manger à Las Vegas ? Très facile, très copieux et pas très cher. Beaucoup de casinos proposent des buffets à volonté avec un choix incroyable de tous les continents, et quand on tombe sur la journée spéciale bœuf, on avale presque sa demi-vache !!!

Las Vegas ce n’est pas que le STRIP. Y’a aussi le DOWTOWN, l’ancien et historique Las Vegas. Moins d’extravagance que sur le strip mais tout de même quelques beaux casinos comme le GOLDEN MUGGET, recordman du monde du nombre de machines à sous et qui possède une des plus grosses pépites d’or existantes.

Le meilleur reste à venir, c’est la claque assurée grâce à Fremont Street ! Remonter Fremont Street by Night reste inoubliable pour ceux qui l’ont vécu. Cette rue bordée de casinos est recouverte d’un véritable toit de néons sur toute sa longueur, ce n’est pas moins de 16 millions d’ampoules qui proposent un spectacle son et lumière psychédélique et magique ! On passe du vert au rouge, du jaune au violet, ou des avions de chasse sur l’écran géant qui tirent le drapeau américain. On voit ici comme dans toutes les rues de la ville de très longues limousines, ou encore mieux des Humer limousines énormes !

Ce n’est pas encore terminé. Il reste la tour STRATOSPHERE qui domine Las Vegas du haut des 350 mètres. Ce qui est le plus impressionnant, c’est qu’au sommet de cette étroite tour en forme de château d’eau des attractions de folie ont été installées. Un grand huit, une barre verticale qui projette les gens encore plus haut, et la nouveauté, le X-Scream ! C’est celle-là qu’on a tenté… C’est une chute vertigineuse le long d’une rampe suspendue dans le vide ! Sur cette antenne, sorte de pointe de fusée lancée dans le ciel étoilé on ressent d’après le guide les sensations fortes des astronautes. A 350 mètres sous nous, les voitures semblent minuscules, même les gros 4x4 et les limousines, mais la vue de nuit sur le Strip est géniale.

Voilà en gros ce qu’est Las Vegas, ville fabuleuse, démentielle et unique.

On reprend la route, direction le Grand Canyon. On passe sur le Hoover Dam, le gigantesque barrage qui a dompté le fougueux Colorado et qui fournit l’électricité nécessaire aux néons Végasiens. On a ensuite longé la mythique Route 66 jusqu’à Williams, ville étape sympa. La route 66, c’est la 1ère route qui a traversé les Etats-Unis d’est en ouest, remplacée par les autoroutes modernes mais elle a gardé ses adeptes comme les motards ou les routiers. On a fait une pause dans un bar typique, avec tabouret en peau de vache et paille sur le sol, ambiance sympa. Williams est le genre de ville qu’on s’attend à trouver dans l’Ouest, l’architecture a peu changé depuis l’époque du Far West mis à part les matériaux et on trouve des saloons. On mange mexicain, ça change des délicieux burgers.

Samedi 23 mai

On arrive au grand Canyon, l’un des phénomènes géologiques les plus étonnants et impressionnants qui soient. Il peut atteindre 1800 mètres de profondeur et 25 kilomètres de largeur. Comment visiter ce Canyon et prendre conscience de son immensité ? L’hélico étant trop cher, on opte pour nos pieds. On apprécie d’abord en voiture les plus beaux points de vue, c’est étourdissant ! On ne peut même pas tout voir à l’œil nu. Puis on est parti en randonnée avec pique-nique vers le fond du canyon. On a choisi le sentier de Bright Angel Trail, qui fait 20 kilomètres aller retour, pour un kilomètre de dénivelé à descendre…et à remonter, et ça monte sec. Le descente ça va, on arrive rapidement dans une oasis où on prend notre repas, le sac sera déjà moins lourd pour le retour. On arrive bientôt sur le plateau en bas du canyon où on aura un point de vue sur le colorado, mais aussi sur les hauteurs où l’on se trouvait quelques heures auparavant. Quelques oiseaux majestueux planent autour de nous, ça rajoute au panorama pour lequel même les nombreux écureuils semblent être tombés sous le charme. C’est agréable de se reposer ici. Le retour fût comme on s’y attendait plus rude pour les organismes, mais on est remonté sans encombre 6h après notre départ, c’est pas mal. En tout cas, la réputation du grand Canyon est méritée, c’est un lieu magnifique. Il nous faut déjà le quitter pour se rendre à Monument Valley et les réserves indiennes. On passe la nuit à Tuba City dans un territoire Navajo, avec repas traditionnel…au McDo, où se rendent aussi les indiens. C’est malheureusement un bel exemple de peuple qui s’est fait détruire et exploité. Actuellement les Indiens sont la population la plus pauvre du pays, et aussi celle la plus touchée par l’alcoolisme, c’est triste quand on les imagine il y a encore pas si longtemps dans leurs espaces sauvages avec une vie saine dictée par leur culture.

Dimanche 24 mai 2005

On prend la route vers le lac Powel et Page, étendue d’eau artificielle créée grâce à un barrage sur le Colorado. Ce sont d’immenses parois rouges qui se jettent dans l’eau. C’est beau, mais franchement en dessous de ce qu’on pouvait attendre en lisant les commentaires élogieux de certains guides, et en plus le temps n’est pas génial, on ne tarde pas trop ici. On reprend le chemin pour aller à Antelope canyon où on risque plus d’adorer. Upper Antelop Canyon est une véritable faille dans une montagne rouge, que l’on traverse d’un bout à l’autre sur 200 mètres. Ce sont des indiens qui nous emmènent à l’entrée du site dans leur 4x4. Les parois de ce défilé large de deux mètres ressemblent à des vagues minérales ou à des toiles flottant dans le vent, c’est très joli. Les airs joués à la flutte traditionnelle par un indien dans cette gorge avec les notes qui planent autour de nous rajoutaient au cachet exceptionnel de ce lieu. Des puits de lumière modifient les couleurs en cas de grand soleil, mais ici il pleut presque, à la limite de la fermeture du Canyon pour éviter une éventuelle crue déjà fatale à des touristes par le passé. Après un fast food à Page, direction vers Monument Valley, un paysage incontournable et ultra connu. Pour imaginer ce qu’est Monument Valley, il faut se souvenir des westerns de John Ford, avec ces énormes pitons rocheux sortis de nulle part, parfois haut de plus de 300 mètres. On imagine très bien les cowboys chevauchant leurs montures surveillés par des tribus indiennes, d’ailleurs ce sont les Navajos qui gèrent ce site, mais les 4x4 et les baraquements ont remplacé les chevaux et les tipis. La route rectiligne qui nous emmène là bas est encore une fois très agréable, on met le régulateur de vitesse et on observe le paysage qui se profile à l’horizon. On visite en voiture, en suivant une piste poussiéreuse qui nous fait passer par les plus beaux points de vue et contourner les plus originales formes géologiques. Les paysages semblent parfois irréels, et pourtant on y est. Après 2 heures de ballade, on se dirige vers notre étape à Bluff en s’arrêtant au passage au Mexican Hat, roche cylindrique en équilibre sur un piton rocheux. Bluff, c’est tout petit, 300 âmes seulement, pas grand-chose à y faire à part manger au steack house, mais c’est bien placé pour les ballades du lendemain. Notre gérant de motel est un véritable cowboy, avec son chapeau, ses crânes de vache sur son patio où il traîne dans son fauteuil à bascule et le drapeau américain qui plane devant sa maison. Les Américains sont vraiment très patriotiques, et il n’est pas rare de voir ces drapeaux devant les maisons.

Lundi 25 mai 2005

Avec le temps gagné en ne restant au lac Powell pas plus de deux heures, on peut se permettre de faire un gros détour jusqu’au parc national de Mesa Verde dans l’état du Colorado. C’est le 4ème Etat traversé depuis le début du voyage après la Californie, le Névada et l’Arizona. Mesa Verde possède de magnifiques villages indiens Anasazis datant de 1200 très bien conservés sous des auvents rocheux creusés sous d’énormes plateaux verdoyants. C’est la montagne ici, et on a eu une sacrée tempète de neige, on alterne vraiment les différentes conditions climatiques. Ici en plus des écureuils ce sont des marmottes que l’on croise. On descend dans ces habitations troglodytiques grâce à des échelles, certains de ces villages comptaient jusque 250 personnes. Les Anasazis sont à l’origine des différentes tribus qui leur ont succédés, comme les Navajo, les Hopi, … On peut avoir de très beaux panoramas sur de nombreux sites en empruntant la Mesa top loop road le long de la corniche. On quitte le Colorado pour l’Utah, pour rejoindre Canyonlands National Park. L’Utah est un état à prédominance mormone (j’y reviendrai plus tard) et composé au tiers de son territoire par de magnifiques espaces sauvages très divers et originaux. Le premier parc que l’on parcourt est donc Canyonlands, qui offre des paysages très variés, composés de Canyons bien entendus, mais aussi de ponts de pierre, de villages indiens, de colonnes rouges, de champignons géologiques… C’est immense, de quoi y passer deux jours. A notre première visite, on tombe sur quelques daims aux grandes oreilles qui nous bloquent la route avant de partir en sautant sur leurs quatre pattes, un très bel animal, et ils sont nombreux par ici. On se contente pour cette ballade de la roadside ruins et de cave spring, deux petits sentiers pour découvrir des habitations des premiers pionniers ainsi que la flore et la faune du parc, on est tombé sur un petit scorpion sous une pierre… La piste passe sous de gros champignons géologiques qu’on surmonte grâce à des échelles pour avoir une vue extra sur la région. On dort à Monticello après un bon burger.

Mardi 26 mai 2005

On retourne à Canyonlands pour la suite de notre découverte, et la matinée est consacrée à la randonnée de quatre heures de Big Spring Canyon Overlook, magnifique sentier qui sillonne un canyon qu’il faut ensuite gravir pour redescendre de l’autre coté. C’est loin mais c’est beau, ça vaut largement l’effort. Le reste de la visite se fait principalement en voiture. Le point de vue principal est Dead Horse Point où le lit du Colorado prend la forme d’un fer à cheval. La vue s’étend jusqu’à l’horizon, en surplombant des canyons creusés dans le plateau. Quelques kilomètres de marche permettent d’observer ce somptueux paysage d’une corniche 600 mètres au dessus du sol, sujet au vertige s’abstenir. The Needles, autre route dans le parc, permet de se balader dans une ancienne colonie de mormons avec fermes et vergers, ou d’observer d’anciens pétroglyphes anasazis représentant des scènes de chasse ou des grands pieds à 6 orteils. Island In The Sky offre aussi de somptueux points de vue. On dort à Moab, citée sympa au cœur des parcs nationaux. On a mangé dans un « dîner » typique, avec banquettes rouges et gros burger, et comme dessert un petite glace… Aux Etats-Unis, tout est énorme, mais les glaces en sont un des meilleurs exemples ! Nos simples deux boules représentaient l’équivalent de plus d’un demi litre de lait, et le pire c’est que c’est réellement délicieux, donc on termine à chaque fois. On comprend vite pourquoi il y a autant d’obèses. C’est d’ailleurs un peuple paradoxal à ce niveau là, les pubs télé sont soit des incitations à manger plus, avec le nouveau tacos ou le nouveau méga giga burger à la graisse de chez Jack In The Box, soit des pubs sur les différents moyens de maigrir, entre produits diététiques ou vidéos de gym. Ils n’ont qu’à manger moins, ça irait mieux.

Mercredi 27 mai 2005

Au programme, Arches National Park. Ce petit parc de 305 kilomètres carrés offre la plus grande présence d’arches de pierre, elles sont plus de 2000, petites, larges, longues, effilées ou massives. C’est très curieux, surtout que d’autres fantaisies géologiques viennent ajouter un cachet supplémentaire à ce lieu unique, comme des roches en équilibre ou des cheminées vertigineuses. Les principales sont Landscape Arche (la plus longue du monde avec ses 93 mètres, mais surtout impressionnante par sa finesse), Double’O Arche mais surtout la phénoménale Delicate Arche, un des symboles de l’Utah, qui mérite ses cinq kilomètres de rude montée pour l’apprécier de près. Elle semble posée comme par miracle sur le bord de la falaise, on se demande vraiment comment elle a pu se créer et résister. Une dizaine d’autres arches se dénotent des autres par leurs particularités. Lors de notre pique nique à Partition Arche, on a pu apprécier la visite courtoise de petits Chipmunks, écureuils des montagnes aussi mignons qu’agiles, qui ont servi de modèle aux célèbres Tic et Tac. On quitte cette partie de l’Utah par la route panoramique 128 longeant le Colorado, avant de dormir à Green River.

Jeudi 28 mai 2005

On commence la journée par la vallée des gobelins, parc auquel on accède par une petite piste. C’est curieux, c’est une étonnante forêt de pignons rocheux hauts de 3 à 8 mètres et aux formes étranges, des gobelins en quelques sortes. Des réalisateurs ont imaginé ce paysage unique pour représenter d’autres planètes, et je les comprends. C’est rigolo de se promener dans ce décor. Passage ensuite au parc national de Capitol Reef, pas le plus impressionnant mais un des plus sauvages. On retiendra surtout la promenade dans Capitol Gorge, défilé angoissant où s’aventuraient les pionniers après avoir gravé leurs noms et la date dans la roche. Aujourd’hui, cette fantaisie coûterait une belle et logique amende, dommage ça aurait fait chouette de noter mon nom en dessous de « Buffalo Bill 1824 ». On reprend la route vers l’un des points forts du voyage, Bryce Canyon National Park. Il est déjà tard quand on y arrive, juste le temps d’avoir une vue générale fabuleuse. Ca promet une journée d’exception le lendemain. On est en altitude, à 2500 mètres, et il y a de la neige. Le blanc se mêle parfaitement aux couleurs des roches qui sortent des forêts de pins, et ça rend la vue magique. Bryce c’est une sorte d’immense cirque composé de formations rocheuses de rouge à orange en forme de bougies, appelées cheminées de fées, bien trouvé, car c’est féerique. Chaque cheminée fait plusieurs dizaines de mètres, et il y en a des milliers entremêlées. Il y a plein de petits animaux, oiseaux magnifiques, écureuils… Trop tard pour descendre au fond de ce gouffre voir ces colonnes de plus près mais ce sera notre priorité le lendemain après une nuit à Tropic.

Vendredi 29 mai 2005

On commence la journée en sillonnant la route panoramique pour en prendre plein la vue dès le matin. Ce qui est chouette, c’est que les roches changent de couleur selon l’exposition au soleil et l’heure de la journée. On entame la descente, mais ce n’est pas simple, rien que pour repérer le sentier complètement enneigé. Toute la descente se fait les chevilles dans la neige, et en bas c’est une grande boucle à travers les cheminées et la forêt. Encore une longue promenade, et tout ce qu’on descend, il faut le remonter plus tard. Ces difficultés font que ces sentiers sont peu empruntés et on se retrouve quasiment seuls, ça en serait presque angoissant, mais c’est plus sympa. Il faudrait juste qu’il ne refasse pas une tempête de neige, on aurait l’air fin… Ca vaut largement les efforts, on traverse des ponts de pierre, des tunnels, des corniches, des forêts de sapins ou des forêts de cheminées, des rivières… une sacrée randonnée ! On remonte comme on peut pour partir à notre dernière étape d’où on reprend l’avion, Salt Lake City la capitale de l’Utah.

Samedi 30 mai 2005


Salt Lake City, comme son nom l’indique est construite sur les bords d’un lac salé. C’est une ville très étonnante, capitale de l’Utah, mais surtout capitale historique et religieuse des mormons. Aux Etats-Unis, la liberté de culte est totale, on a vu plein d’églises différentes selon la ville où l’on se trouvait, les baptistes, les évangéliques,… et aujourd’hui les mormons. Cette secte de 12 millions d’adeptes, appelée officiellement « l’église de Jésus Christ des Saints des derniers jours » s’est installée ici après la révélation de son messie Brigham Young dans les années 1840. Il n’y avait rien, et maintenant il y a une très jolie ville de 200 000 habitants. Il règne ici une atmosphère étrange de bonheur béat, d’insouciance où tout le monde est beau et gentil. C’est propre, sage, paisible, très agréable. L’ambiance est différente des autres grandes villes américaines ou mondiales. Tous les principaux batiments religieux de l’église mormone se situent dans Temple Square, zone piétonne très jolie, très fleurie, avec une forte concentration de magnifiques monuments, principalement le Temple mormon, sorte de cathédrale réservée aux fidèles, le tabernacle, le building des dirigeants mormons, la maison et la statue de Brigham Young, ou encore juste en face le plus grand centre des congrès du pays avec une salle de spectacle monumentale et le deuxième plus grand orgue du monde avec pas moins de 12000 tuyaux ! A peine on pose le pied dans Temple Square que de charmantes hôtesses, sœur Truc et sœur Muche nous accueillent chaleureusement en anglais « vous venez d’où ? – la France quel beau pays – c’est chouette de voyager entre frères – vous êtes bien habillés (j’avais gardé ma belle chemise blanche pour les derniers jours, brillante idée, surtout quand j’ai appris que la tenue mormone était pantalon noir/chemise blanche, j’étais donc à la mode locale, un vrai petit mormon !) - … - bougez pas je vous appelle des sœurs françaises ! ». Quelques minutes plus tard, deux sœurs venues de France comme missionnaires pour leur religion en temps qu’hôtesses étaient à nos cotés pour nous balader dans la ville et nous faire découvrir la mormonerie. Deux mots sur les mormons, ou un peu plus car on en a appris des choses sur eux durant cette journée grâce à nos missionnaires. Déjà, pourquoi ces françaises sont ici ? (On aurait été allemand, japonais, argentins, russes… ça aurait été la même chose on aurait eu des compatriotes comme guides) Parce que les jeunes mormons doivent consacrer deux années de leur vie à faire propager la bonne parole à travers le monde et étudier les textes sacrés. Ils peuvent soit faire du porte à porte, soit venir hôtesse ici. A choisir, cette deuxième option à l’air d’être plus agréable, mais elle semble réservée aux filles. Deux ans, c’est long, et en plus avant de chercher le touriste convertissable ils doivent étudier le livre mormon, passionnant. Une fois ce service rendu, on peut enfin travailler, mais en donnant 10% de ses revenus à la cause religieuse, normale faut entretenir la richesse affichée de l’église. Tenter de convertir deux frères français qui n’avaient pas l’intention de quitter l’athéisme était une cause perdue, d’autant qu’on a appris au cours de l’entretien que l’alcool était proscrit, et que la polygamie était passée du statut de conseillée à celui d’interdite. Les mormons sont sur terre pour transmettre le message originel du Christ, puisque les chrétiens l’ont mal interprété. Les 12 apôtres et le messie sont tous des personnes vivantes, et quand ils meurent ils sont remplacés, c’est curieux de voir 13 pépés en costard en photo partout, ça fait moins spirituel que dans « la cène ». J’ai eu la bonne idée de demander si on devenait apôtre de façon héréditaire ou si on était élu, n’importe quoi, c’est une révélation divine aux 11 apôtre restants qui désigne le successeur du défunt, je suis bête… Ca va, j’ai donc une chance d’être choisi pour devenir apôtre adulé et millionnaire, si c’est dieu qui décide je ne pourrai pas refuser. On a vu plein de mariages, et on a découvert qu’on pouvait se marier entre frères, parents, cousins, pas forcément pour un mariage d’amour mais pour des renforcements des liens de parenté jusque la mort plus l’éternité. Pour les mariages d’amour, on se marie pour le meilleur et pour le pire, et pas seulement jusque la mort nous sépare mais pour toute l’éternité, faut pas se tromper sinon c’est mal barré. La fécondité est énorme, on croise beaucoup de familles très nombreuses, faut bien faire prospérer la démographie mormone. Nos guides perso nous emmènent d’abord au Visitor Center, avec une première étape dans une pièce décorée comme un semblant de paradis avec une statue du Christ géante, le tout en musique. Dans ce lieu, on se laisserait presque tenter par le sermon convaincant des sœurs, non je blague. L’avantage, c’est que les recruteuses sont extrêmement courtoises, pas agressives et respectueuses, on n’est poussé à rien. On doit juste noter notre nom à la fin pour dire que l’on est passé à La Mecque mormone, mais si on note notre vraie adresse il y a de fortes chances que quelques semaines plus tard des mormons viennent taper à notre porte même au fin fond du Pas de Calais, donc pour éviter ce désagrément, j’ai noté le nom d’amis, pour faire une petite blague et pour que je ne sois pas le seul chanceux à connaître cette secte. Dans chaque bâtiment, quelqu’un de sympa vient nous recevoir à bras ouverts et nous fait découvrir les choses les plus intéressantes et les bienfaits de l’église, l’hôpital pour enfants, l’école pour handicapés, la crèche, … Cette belle propagande est gratuite, tout comme ce qui se trouve dans la ville, les transports en commun ou les visites, c’est une des bonnes initiatives du mormonisme. Au centre des congrès, on a pu assister à un concert d’orgue gratuit, comme ça à lire ça n’a pas l’air si terrible que ça mais entendre le son sortir des 12 000 tuyaux dans une salle de 7000 personnes où l’on était qu’une centaine fait son petit effet. La maison de Brigham Young se visite aussi, et notre sœur personnelle est en extase devant son crayon, son lit, son pot de chambre… Les mormons sont aussi connus pour posséder la plus grosse base du monde de données généalogiques, les milliers de missionnaire épluchent les registres partout dans le monde et il suffit de taper son nom pour que des centaines d’ancêtres apparaissent, si ça se trouve Brigham Young était un de mes aïeuls. On apprendra p’tet que vos propres aïeuls sont devenus mormons post mortem, car ici on baptise les morts, sans leur accord. Je finirai peut-être mormon au siècle prochain, ils m’auront eu finalement. En tout cas, en dehors du fait que c’est une secte, leur ville est une véritable réussite où il fait bon vivre. On passe la dernière soirée à Gateway, un centre commercial à ciel ouvert avec une ambiance géniale à l’américaine, une fin idéale à ce voyage. Après le cinéma, on assiste en pleine rue à un spectacle scolaire de danse, de 5 à 18 ans. On sent la motivation, incomparable avec nos pauvres petits spectacles, c’est aussi bien qu’une comédie musicale. Quand ils font quelque chose ils le font bien, c’est un de leurs points forts, ça laissera une belle opinion de ce peuple. Dernier repas dans un restaurant extra au décors sports US, ranch, route 66, en gros tout ce qu’on venait de voir, et pour terminer en beauté, un double méga big burger, on sera calé pour tout le trajet retour…

En résumé, waouh ! Plein les yeux, plein la tête et des souvenirs gravés à vie. L’ouest américain n’est pas devenu mythique pour rien, et ce qu’on a vu est au-delà de sa réputation. Le confort de vie à l’américaine au niveau des repas, des voitures, des motels ont rajouté un plus à ce voyage qui n’en demandait pas autant. Fabuleux !